Ce colloque s'inscrit dans un projet pluri-annuel Labex Arts H2H sur le sujet digital, dont il est le deuxième moment après le colloque Hypermnésie en 2012. Il s'agit d'explorer comment le développement réel ou imaginaire des machines numériques, de Babbage à Internet, modifie la conception du sujet et ses représentations, dans son statut comme dans ses attributs. Pluridisciplinaire, ce projet accueille des contributions des champs suivants : philosophie, littérature, archivistique, arts, histoire des sciences et techniques, neurosciences.
Comment le numérique recompose-t-il l’acte d’écriture, dans sa triple acception de production d’objet, de façonnement du sens et d’avènement du sujet ? Nous souhaitons explorer ce champ de recherche en mobilisant des points de vue aussi divers que la philosophie, les lettres, les neurosciences, l'archivistique.
Le numérique déplace l’écriture, qui se trouve abstraite de son support initial, le papier disons, et développée sur un autre médium, un écran, un réseau d'écrans. Loin d’être dématérialisé, le geste d’écrire garde une matière, un corps pour ainsi dire. Il reste des contraintes à laquelle l'écriture est soumise, mais ce ne sont plus celles qui réglaient l'écriture d'avant. Et ce déplacement, qui suppose dans bien des cas une transcription (par duplication numérique ou réencodage), va bien au delà de celle-ci. Il ouvre la voie à ce que l’on pourrait nommer télé-scription, écriture à distance au travers d'un objet technique qui ouvre entre le corps et l'écrit une dimension irréductible et projette l'écrit dans un médium dont les règles sont autres. Introduisant une médiation supplémentaire, contredisant une fois de plus le mythe du rapport immédiat du sujet au sens.
Via dm